Membre
de l’Association Internationale Droit à l’Energie Sos Futur - www.energiesosfutur.org
Association agréée auprès de l’Agence de Régulation
du Secteur de l’Electricité – ARSEL
Membre du Comité National de Veille du Ministère de
l’Energie et de l’Eau – MINEE
Membre de la Coalition des Associations de
Consommateurs – CAC
Devant la levée de bouclier générale et
sous la pression de la société civile, le gouvernement n’a pas osé procéder le
1er Août 2012, comme initialement prévu, au réajustement à la hausse
des prix du carburant à la pompe. En d’autres termes, « l’inéluctable » suppression des subventions publiques
sur les produits pétroliers a finalement été reportée sine die.
C’est un indéniable recul, nonobstant les
élucubrations de M. Grégoire OWONA, Ministre du Travail et de la Sécurité
Sociale, qui continue de claironner le caractère prétendument « nécessaire
et inévitable » de cette décision. Les forces sociales ont marqué un point
inhabituel et significatif dans ce lancinant bras de fer.
Toutefois, loin d’être naïfs, nous savons
qu'en dépit de l’impopularité de cette mesure et de l’échec évident de sa
propagande, menée tambours battants avec l’aide des médias d’Etat, le
gouvernement n’a pas renoncé à ce projet inique.
En tout état de cause, le RACE et l’ensemble
de la société civile réaffirment leur ferme opposition à la hausse des prix du
carburant au Cameroun. D’ailleurs, la position insensée des autorités sur cette
question a eu pour effet de radicaliser et renforcer le « Front citoyen de refus » contre cette initiative
antisociale, dictée par le FMI et la Banque mondiale.
Comme nous l’avons démontré ces dernières
semaines, notre détermination à faire barrage à ce projet est sans faille et
nous mettons vivement en garde les pouvoirs publics contre les conséquences de
la « stratégie du fait
accompli ». Une décision unilatérale sur les prix du carburant
entrainera inéluctablement une explosion sociale.
Qui plus est, la parodie de
« dialogue social » récemment organisée par le gouvernement, n’a
abouti à aucun résultat concret. Toutes les réunions de concertation et autres
conciliabules avec les syndicats et les organisations de défense des droits des
consommateurs se sont soldées par de simples effets d’annonces destinées aux
médias. Jusqu’à présent, le gouvernement a été incapable de dévoiler les
pseudo-mesures d’accompagnement promises à chacune de ces rencontres.
A ce jour, nos revendications demeurent les
mêmes. En plus des exigences de transparence sur la gestion de la rente
pétrolière nationale et l’affectation de l’argent du pétrole, nous demandons
l’amélioration du niveau de vie du consommateur par le relèvement de son revenu
disponible et l’infléchissement durable de la courbe ascendante des prix à la
consommation.
Plus concrètement, nous réclamons en
contrepartie : le revalorisation du SMIG à 75.000 FCFA ; l’augmentation de
75% des salaires des fonctionnaires et des petits salariés du privé ayant un
revenu brut inférieur ou égal à 100.000 FCFA ; l’instauration d’un
« Revenu de solidarité nationale » de 25.000 FCFA pour chaque citoyen
Camerounais au chômage, âgé d’au moins 25 ans ; enfin, pour impacter plus
sérieusement le pouvoir d’achat du consommateur, nous proposons de ramener de
19,25% à 10% la TVA sur tous les produits et services de première nécessité,
dont la liste sera homologuée par le gouvernement, en concertation avec les
partenaires sociaux représentatifs.
La satisfaction préalable de chacune de
ces revendications, que nous venons par une correspondance itérative d’adresser
au gouvernement, est la condition sine qua non à l’entame de toute discussion
sur une éventuelle remise en cause des subventions sur les produits pétroliers.
Pour le financement de cet exceptionnel train
de mesures, il suffit aux pouvoirs publics de décider enfin d’une répartition équitable
des énormes revenus du pétrole au bénéfice de chaque Camerounais. C’est une
simple question de justice sociale.
En attendant cette perspective idyllique,
nous appelons les consommateurs et toutes les organisations partenaires du RACE
à rester mobilisés et vigilants.
L’accès à l’énergie est un
droit essentiel et inaliénable !
Fait à Douala, 11 Août 2012
Pour le Bureau Exécutif du RACE
Paul
Gérémie BIKIDIK
Président
Jean
Baudelaire BELENGUE
Secrétaire
Général Adjoint
Clément
JOU MOUAFO
Membre
du Bureau
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