Oct 30, 2012

Lettre ouverte d’un Upéciste à Mr Marafa Hamidou Yaya

Par Beng Yves (21 octobre 2012)

Monsieur Le Ministre,

Je me suis  senti concerné par votre lettre ouverte aux Camerounais (la cinquième) ; sans doute en raison de son apparente prise de distance avec  l’affaire dite de l’avion présidentiel, laquelle  vous a valu une condamnation à 25  ans de prison, et parce que vous y tracez des linéaments d’un projet de société « porteuse de paix, de sécurité, de justice et de prospérité… », une société débarrassée de la corruption.


Tanko Hassan, un fervent partisan d’Ahidjo, ponte s’il en fût de l’UNC à Douala durant des décennies, confia à l’un de mes camarades, dans la discrétion d’une cellule partagée, son regret que le Cameroun ne fût point démocratique. Malgré sa surprise, mon camarade lui rétorqua qu’il  était temps de s’en apercevoir. C’était en 1985, époque des premières arrestations massives par Paul Biya d’upécistes, à qui l’on reprochait une simple distribution de tracts non violents.  Mes camarades ne durent leur libération, après de nombreux mois, qu’à la dramatique faveur des émanations du lac Nyos qui attirèrent de nombreux observateurs étrangers au Cameroun.

Monsieur Le Ministre,

Si  je  vous accablais d’emblée d’un « il était temps de vous convertir à la démocratie », ce serait inélégant à plus d’un titre. D’abord je ne souhaite pas mêler ma voix à celles comminatoires et liberticides de vos camarades du RDPC, lesquels vous ont constamment  intimé l’ordre de vous taire afin de ne pas cracher dans la soupe. Ensuite, mes convictions humanistes autant  que mes sentiments patriotiques m’interdisent de cautionner les sentences d’un procès dont l’une des vocations inavouables  est d’occulter l’examen des vraies questions nationales, dans une atmosphère jubilatoire où priver une victime de  liberté ne se conçoit pas sans d’itératives humiliations. Enfin, à la différence de nombre de vos collègues  du RDPC, eux aussi victimes de la fumeuse opération épervier, vous avez osé mettre directement en cause les sommets de l’Etat. Ce qui est une preuve de courage digne de respect, malgré le caractère jusqu’ici inachevé de vos réquisitoires, subitement allusifs dès qu’il s’agit de la gestion hors budget du pensionnaire d’Etoudi.

Etes-vous pour autant un innocent injustement sacrifié par un régime que vous avez tant servi? La question, sur le plan judiciaire, loin de m’indifférer, déborde, faute d’informations, le cadre de mes compétences. Particulièrement, je n’ai pas compris que monsieur Paul Biya, votre principal accusateur en réalité, n’ait pas été cité à comparaître. Le tribunal aurait eu à découvrir  ses ordres de mission, en langage RDPciste ses hautes instructions, relatives à l’achat de son avion pour le Cameroun, ainsi que vos comptes rendus desdites missions. Dans ces conditions on ne pouvait qu’assister à un procès tronqué où le lourd silence de l’un commandait  la circonspection face aux dénégations des autres, où en l’absence d’une véritable confrontation, les faits, tantôt astucieusement emballés, tantôt grossièrement habillés,  réduisaient toute quête de comprendre à un affrontement de préjugés partisans. Au minimum, tout citoyen honnête doit exiger, sans concession,  même pour ceux qui ont bâti leur carrière sur un constant déni de justice, des procès justes et équitables. Le vôtre, confus à souhait, véritable bal de dupes conduit par des juges manifestement sous tutelle, ne pouvait que difficilement obéir à de tels critères. Je m’associe donc volontiers à toutes les protestations réclamant une justice équitable pour tous, et donc pour vous.

Vos toujours camarades du RDPC ont qualifié de dilatoire l’extension de votre défense au plan politique, jugé insincère votre récent statut d’opposant au Chef de l’Etat à cause de sa concomitance  avec le début de vos ennuis judiciaires. Je désapprouve leur acharnement à vouloir vous museler. Même tardivement, même sous le soupçon d’opportunisme, vous avez le droit de vous exprimer politiquement et moi celui d’examiner, comme je vais le faire maintenant, certaines de vos propositions et quelques thèmes qui leur sont liés.

1.                 La lutte contre la corruption

Dans un article publié (mars-avril 2006) au début de l’opération épervier   et intitulé : « lutte contre la corruption au Cameroun, l’ultime soubresaut d’un insipide crépuscule » j’avais tenté de mettre en évidence outre les responsables à l’origine de cette esbroufe, les raisons structurelles de la corruption au Cameroun. J’y signalais les pressions internationales et la volonté du Chef de l’Etat d’en tirer profit pour régler des comptes politiques, sans assurance de mettre fin au phénomène ni de recouvrer les éventuelles sommes distraites. Je démontrais, sans crainte de démenti, que la découverte et l’exploitation du pétrole avaient conduit à une nouvelle forme de corruption que je proposais alors de désigner, entre autres, par le terme « prolicorruption ». Cette nouvelle criminalité, assise sur la rente pétrolière, conduisait irrémédiablement les sommets de l’Etat à la négligence d’autres recettes budgétaires. Par ce fait, décentralisées et  multipliées,  les sources de prévarication  s’ouvraient  davantage aux fonctionnaires et autres acteurs en périphérie du noyau central du pouvoir. Au-delà, et peut-être par-dessus tout, j’attirais l’attention du lecteur sur la principale cause de la  corruption au Cameroun, à savoir la subversion originelle du rôle de l’Etat, depuis sa mise en place à l’occasion de l’indépendance néocoloniale. Bien que les événements intervenus depuis 2006 aient confirmé mes intuitions et analyses, permettez-moi de revenir brièvement sur ce point nodal que constitue la nature corruptive de l’Etat néocolonial. 

Le conflit qui en France oppose le général de Gaulle à Pétain dans les années 1940 se veut, au-delà des visions simplificatrices, affrontement de deux formes de « nationalisme ». De Gaulle considère que le pouvoir en collaborant avec l’Allemagne nazie est devenu illégitime. Il se fixe une priorité : débarrasser la France de l’envahisseur étranger afin de permettre aux Français de gérer souverainement leurs différences. Au contraire, Pétain en partie légitimé par son rôle pendant la première guerre dite mondiale, choisit d’ajourner le conflit qui oppose son pays à l’Allemagne nazie, au profit d’une réorganisation interne de la société française. Au nom d’une certaine morale et de conceptions réactionnaires de la famille ou de la patrie, armé d’un anticommunisme hystérique et de la volonté d’éradiquer la franc-maçonnerie, il entreprend en quelque sorte de purifier sa société sous la tutelle allemande. Faut-il rappeler que le peuple français est alors invité, au nom de la paix, à une délation systématique, sur la base de laquelle des millions d’hommes, nègres, juifs, tziganes, homosexuels, communistes seront déportés et massacrés dans les camps de la mort. On est en présence de deux logiques. Celle de Pétain conduit au Franquisme, celle du Général de Gaulle ouvre pour la France des  possibilités démocratiques.

Le conflit entre ces deux dirigeants Français ressemble par certains aspects à celui qui oppose les upécistes aux  Mbida et autres Ahidjo. Ruben Um Nyobe, au prix de sa vie, refuse de signer des accords avec la France avant l’indépendance, Ahidjo accepte de le faire et entreprend, avec l’aide des colonisateurs, « la purification » de la société camerounaise. A lui et à ses partisans, à Paul Biya son successeur et à ses séides, c’est-à-dire aussi à l’UC, l’UNC, le RDPC, sont imputables la plupart des crimes de sang et des crimes économiques qui jalonnent notre histoire depuis les années 1958, perpétrés en complicité avec leurs tuteurs étrangers. Il leur a fallu pour cela tourner le dos aux revendications des populations pour un mieux vivre, proscrire tout regard de ces populations sur les affaires du pays, défendre une morale antisociale, promouvoir  la médiocrité, livrer enfin notre économie à la prédation étrangère et à toutes sortes de voyous camerounais. L’Etat qu’ils ont construit, contrairement à leurs prétentions, n’est qu’une caricature du modèle gaulliste. Il en a souvent adopté les pétitions de principes pour masquer son apparentement à une forme de pétainisme tropical. Incapable de servir  le pays par son choix de privilégier le profit international, il ne pouvait qu’évoluer dans une corruption croissante, ses méthodes dictatoriales finissant de  brider l’initiative et l’esprit critiques, seuls capables de conduire à l’excellence, c’est-à-dire au développent.

Monsieur le Ministre,

Vous avez dénoncé quelques comparses du régime Biya. Curieusement, vous êtes resté quasiment muet sur le chapitre pétrole. Compte tenu de ce qui a été dit plus haut (« prolicorruption »),  et de ce que, de longues années durant vous avez été auprès de la société nationale d’hydrocarbures la voix et l’œil de Paul Biya, il vous faudra bien plus que d’abstraites mises en causes de sa personne pour convaincre les Camerounais de votre probité. A défaut, l’histoire choisira entre receleur et convoyeur de fonds le statut sous lequel elle vous inscrira parmi les complices de la plus grande distraction de fonds publics au Cameroun.

J’ai dit plus haut en quoi l’Etat néocolonial était corrompu par essence.  Ayant tôt compris que l’évolution d’une société était inscrite dans ses conflits,  j’ai adhéré à l’UPC. Vous avez choisi le RDPC comme prolongement naturel d’une probable adhésion à l’UNC. Ce ne pouvait pas être par ignorance de la fracture fondamentale de notre pays décrite plus haut. Au contraire. En vous rangeant, dès le début de votre carrière, parmi les rentiers de l’affaissement du Cameroun, loin de vouloir changer  les choses de l’intérieur, vous apportiez votre soutien à un régime politique voué à l’échec. C’est si vrai que, Ministre de l’administration territoriale après votre passage au Secrétariat Général de la Présidence, vous avez incarné sans état d’âme  la politique de votre mentor Paul Biya ; organisant systématiquement la tricherie électorale,  dressant constamment par toutes sortes de subterfuges illégaux des obstacles au fonctionnement des partis. Avec le refus de reconnaître la pleine légalité de l’UPC entre autres, au total votre action aura contribué à retarder l’avènement de la  démocratie au Cameroun, c’est-à-dire à renforcer le caractère pervers de l’Etat,  en définitive sa corruption essentielle.

2.                 De la paix comme d’un inquiétant et soporifique sortilège.

De 1955 à 1971 les troupes Françaises d’abord puis celles d’Ahidjo ont mené contre le nationalisme Camerounais principalement représenté par l’Union des Populations du Cameroun (UPC) une guerre barbare. Au minimum 80 000 personnes ont été massacrées. Des patriotes parmi les plus brillants y ont laissé la vie : en 1958 Ruben Um Nyobe le père de l’Indépendance, en 1960 Roland Félix Moumié l’intrépide Président de l’UPC, en 1966 Castor Ossendé Afana l’intellectuel révolutionnaire. Quant à Ernest Ouandié le Président du Comité Révolutionnaire de l’UPC, Ahidjo le fit fusiller le 15 janvier 1971, après plus de six mois de torture à la BMM et au terme d’un procès cynique interdit à  ses avocats. On aurait pu penser que les exécutions publiques, les expositions de têtes coupées s’arrêteraient là. Bien au contraire, les arrestations de centaines d’upécistes en 1976 suivies de tortures et de nombreuses années de détention sans jugement, les assassinats commis pendant les « villes mortes » (1991-1992), les massacres de plus d’une centaine de jeunes en février 2008 ont continué de témoigner que les régimes Ahidjo et Biya ont mené contre le peuple Camerounais une répression constante.  Une description exhaustive des actes de cette répression mériterait une encyclopédie du crime.  Encore aujourd’hui d’innocents compatriotes comme Eric Kingue ou Enoh Meyonmesse croupissent en prison, victimes de lettres de cachets. En guise de justification, le pouvoir néocolonial a prétendu agir pour l’unité nationale et la paix. Mis en défaut par le tribalisme et l’intolérance politique, son discours sur l’unité nationale s’est  avéré mystification idéologique, son acception d’une paix mille fois célébrée se réduisant à l’insignifiante évocation des périodes sans guerre. Or toute paix durable suppose un pacte républicain. C’est-à-dire : 
  1. Une absence de guerre et un niveau de violence le plus bas possible ;
  2. Un consensus large pour que les inévitables conflits sociaux ne soient pas résolus par la violence ou par des moyens militaires mais par la négociation;
  3. Une défense ombrageuse de la souveraineté du pays ;
  4. Une juste répartition des revenus du travail et des richesses produites par le pays ;
  5. L’élaboration de projets d’intérêt national dans une perspective de développement à long terme qui intègre prioritairement des besoins de la population;
  6. Un développement harmonieux et équilibré des diverses régions du pays ;
  7. Une intégration politique et sociale audacieuse des minorités ;
  8. Une lutte pour l’égalité hommes-femmes, avec des preuves irréfragables, institutionnelles, statistiques ;
  9. L’établissement de règles de vie commune, autrement dit l’adoption démocratique d’une constitution, respectueuse des Droits de l’Homme et du Citoyen. 
Sur tous ces points, un incommensurable fossé s’est creusé entre le RDPC, votre parti, et  l’immense majorité des Camerounais dont 60% vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Dans un incontestable accès de lucidité,  vous parlez d’« Echec cuisant de la politique actuelle » brocardant un chef d’Etat dont vous fûtes jusqu’à une période récente l’une des chevilles ouvrières les plus actives et des plus fidèles. Curieusement, en sollicitant les Camerounais à contraindre Paul Biya à des réformes qu’à tort vous qualifiez de consensuelles, vous anéantissez vos soupçons d’efforts pour vous démarquer de lui. Avec un taux de participation jamais atteint dans l’histoire de notre pays, moins de 66%, Elecam (Elections Cameroun) que vous avez soutenu lors de la dernière présidentielle a été rejeté par la population. Cette structure partiale et aucunement indépendante, confisquée par votre parti politique, le RDPC, et par une administration hostile au suffrage universel, véritable brocante politique, ne pouvait pas être consensuelle.

Vous réclamez la mise en place d’un Sénat. Or votre Constitution « consensuelle » (Chapitre II, Art 20, distingue deux types de sénateurs). Les uns (70%) élus au suffrage universel indirect seraient dans une écrasante majorité des membres du RDPC, lequel contrôle par la fraude la quasi-totalité du corps électoral (élus municipaux et autres). Et comme si cela ne suffisait pas, les 30% en complément seraient désignés par le Chef de l’Etat. Seuls des naïfs pourraient considérer que cette dernière disposition vise à corriger une injustice prévisible. En effet, depuis qu’il est au pouvoir, Paul Biya n’a jamais consenti à désigner des structures pluralistes et indépendantes. Sous sa férule ou sous celle d’un autre de ses anciens affidés, un Sénat désigné conformément aux dispositions constitutionnelles actuelles ne serait qu’une chambre de récompense pour corrompus et  faillis du RDPC. En septembre dernier, le parlement Sénégalais a dissout le Sénat où s’étaient agglutinés le banc et l’arrière banc des obligés de l’ancien président.

Quant au Conseil Constitutionnel que vous réclamez également, quelles garanties d’indépendance pourrait-il offrir dans le contexte d’une démocratie piégée et sous tutelle de l’exécutif ? A voir comment fonctionne la Cour Suprême, il faut s’attendre à ce qu’un tel conseil, désigné par trois  membres du RDPC, juché au-dessus d’une assemblée RDPC et pour cela doublement suspecte d’impartialité originelle,  se réduise en fin de compte à un anachronisme juridique. Non, Monsieur le Ministre, le Cameroun réclame autre chose et mérite mieux.

3.                 Pour La première République démocratique au Cameroun.

Les upécistes et les patriotes désignent par néocolonialisme le système de gouvernement actuel au Cameroun. Il doit son illégitime existence à de puissances étrangères auxquelles des compatriotes mus par l’appât du gain ont fourni leur concours, au détriment des intérêts nationaux et des besoins populaires. Ce système dont la force militaire, le mensonge systématique et la fraude constituent les fondements de gouvernance, claudique constamment. Avec le temps, il approfondit sa triple crise politique, économique et morale. Aussi, ses responsables sont-ils constamment contraints de s’affronter dans une volonté individuelle de se disculper.

C’est Ahidjo qui emprisonne son prédécesseur André Marie Mbida. De nombreux partisans de ce dernier, membres du Parti Démocrate, rejoindront les upécistes dans des prisons insalubres. Pour un moindre prétexte Ahidjo les condamnera à vingt ans ou plus, quand ce ne sera pas tout simplement à une  mort discrètement infligée dans un des ses nombreux centres de torture.

C’est Paul Biya qui condamne à mort par contumace et à l’exil son « illustre » prédécesseur Ahidjo,  avant d’ordonner qu’on fusille un nombre inconnu de ses partisans, après des procès sommaires et non transparents.

C’est aujourd’hui, un nombre croissant d’anciens partisans de Biya, croupissant pour certains dans des prisons, qui ne rêvent que de se venger à la première occasion. Les conflits actuels ou latents entre dirigeants du RDPC, aiguisés par une incapacité commune à gouverner et par une crise économique persistante, menacent de guerre les prochaines années d’incertitude. Si le peuple camerounais, exsangue, comme inhibé par de terribles années de répression barbare, laissait faire, il s’ensuivrait de longues années de régression accentuée.

Monsieur Le Ministre,

Votre système politique est à bout de souffle. Les camerounais appellent à la formulation de la première république démocratique de leur histoire. On se tromperait à penser qu’une telle république maintiendrait les pouvoirs exorbitants du Président de la république, promouvrait le tribalisme et la combine, avaliserait l’actuel statut des femmes, continuerait de contraindre à l’exil une jeunesse avide d’étudier et de servir, méconnaîtrait les droits de la diaspora. Vous, militants des premières loges du RDPC, qui clamez souvent sans convaincre une honorabilité intacte, gagnerez aussi à une véritable démocratisation du pays. Votre tort c’est de croire que l’un des vôtres pourrait rééditer le coup de « rigueur et moralisation ». Le changement au Cameroun destiné aux secteurs  économique, politique et institutionnel, devra également se traduire par un renouvellement et un rajeunissement du personnel politique. Dans cet esprit, votre prétention à le conduire est irrecevable en l’état. Je vous suggère pour engager un véritable dialogue avec le Cameroun démocratique de déclarer vos biens, en conformité avec l’article 66 de la Constitution, article bien sibyllin dans la mesure où il ne prévoit même pas de sanction en cas de fausses déclarations ; Je vous suggère d’expliquer la gestion des revenus pétroliers pendant votre passage au Secrétariat de la Présidence de la République ; Je vous suggère d’expliquer votre rôle dans l’organisation des élections sous votre autorité. Ces choses faites, alors et alors seulement les Camerounais seront attentifs dans l’examen de votre projet de société, lequel jusqu’ici s’est limité à quelques suggestions sans portée, à la marge de celui rejeté du RDPC.

Impatients à la tâche mais historiquement patients, les upécistes, comme tous les patriotes véritables du Cameroun,  sauront gré à tout compatriote de toutes les audaces qui conduiraient au renversement du RDPC. A condition qu’en toute circonstance prévalent la vérité et le souci d’un mieux vivre ensemble. Car être libre c’est aussi ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’il vous fasse.

Tout emprisonnent est un échec de la société.  Des milliers de Camerounais souvent innocents et majoritairement sans ressources croupissent actuellement dans les geôles du pouvoir. Avec leurs frères pauvres, dans une précarité extrême mais qu’on dit libres, ils sont le premier souci des upécistes et des patriotes à qui il tarde qu’un véritable changement survienne. C’est le sens de leur combat pour l’unité de toutes les forces progressistes du pays. Aujourd’hui banni par le système RDPC-Biya, Citoyen Marafa votre choix doit être clair. Soit, enlacé dans vos complicités anciennes, vous continuer à négocier des peccadilles afin d’en perpétuer les aspects les plus rédhibitoires, soit vous rejoignez sans fioritures le camp du changement. Dans ce cas votre impatience de renverser le régime rencontrera celle des patriotes qui n’ont jamais fait de l’espoir béat en des élections truquées  la priorité de leur action politique.

Recevez l’expression de mon upéciste compassion.
 

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