Monsieur Le Ministre,
Je me suis senti concerné par votre lettre ouverte aux
Camerounais (la cinquième) ; sans doute en raison de son apparente prise
de distance avec l’affaire dite de l’avion présidentiel, laquelle vous a valu une condamnation à 25 ans de prison, et parce que vous y tracez des
linéaments d’un projet de société « porteuse de paix, de sécurité, de
justice et de prospérité… », une société débarrassée de la corruption.
Tanko Hassan, un fervent partisan
d’Ahidjo, ponte s’il en fût de l’UNC à Douala durant des décennies, confia à
l’un de mes camarades, dans la discrétion d’une cellule partagée, son regret
que le Cameroun ne fût point démocratique. Malgré sa surprise, mon camarade lui
rétorqua qu’il était temps de s’en
apercevoir. C’était en 1985, époque des premières arrestations massives par
Paul Biya d’upécistes, à qui l’on reprochait une simple distribution de tracts
non violents. Mes camarades ne durent
leur libération, après de nombreux mois, qu’à la dramatique faveur des
émanations du lac Nyos qui attirèrent de nombreux observateurs étrangers au
Cameroun.
Monsieur Le Ministre,
Si je vous
accablais d’emblée d’un « il était temps de vous convertir à la
démocratie », ce serait inélégant à plus d’un titre. D’abord je ne
souhaite pas mêler ma voix à celles comminatoires et liberticides de vos
camarades du RDPC, lesquels vous ont constamment intimé l’ordre de vous taire afin de ne pas
cracher dans la soupe. Ensuite, mes convictions humanistes autant que mes sentiments patriotiques m’interdisent
de cautionner les sentences d’un procès dont l’une des vocations inavouables est d’occulter l’examen des vraies questions
nationales, dans une atmosphère jubilatoire où priver une victime de liberté ne se conçoit pas sans d’itératives
humiliations. Enfin, à la différence de nombre de vos collègues du RDPC, eux aussi victimes de la fumeuse
opération épervier, vous avez osé mettre directement en cause les sommets de
l’Etat. Ce qui est une preuve de courage digne de respect, malgré le caractère jusqu’ici
inachevé de vos réquisitoires, subitement allusifs dès qu’il s’agit de la
gestion hors budget du pensionnaire d’Etoudi.
Etes-vous pour autant un
innocent injustement sacrifié par un régime que vous avez tant servi? La
question, sur le plan judiciaire, loin de m’indifférer, déborde, faute
d’informations, le cadre de mes compétences. Particulièrement, je n’ai pas
compris que monsieur Paul Biya, votre principal accusateur en réalité, n’ait
pas été cité à comparaître. Le tribunal aurait eu à découvrir ses ordres de mission, en langage RDPciste ses
hautes instructions, relatives à l’achat de son avion pour le Cameroun, ainsi
que vos comptes rendus desdites missions. Dans ces conditions on ne pouvait
qu’assister à un procès tronqué où le lourd silence de l’un commandait la circonspection face aux dénégations des
autres, où en l’absence d’une véritable confrontation, les faits, tantôt
astucieusement emballés, tantôt grossièrement habillés, réduisaient toute quête de comprendre à un
affrontement de préjugés partisans. Au minimum, tout citoyen honnête doit
exiger, sans concession, même pour ceux
qui ont bâti leur carrière sur un constant déni de justice, des procès justes
et équitables. Le vôtre, confus à souhait, véritable bal de dupes conduit par
des juges manifestement sous tutelle, ne pouvait que difficilement obéir à de
tels critères. Je m’associe donc volontiers à toutes les protestations réclamant
une justice équitable pour tous, et donc pour vous.
Vos toujours camarades du
RDPC ont qualifié de dilatoire l’extension de votre défense au plan politique, jugé
insincère votre récent statut d’opposant au Chef de l’Etat à cause de sa
concomitance avec le début de vos ennuis
judiciaires. Je désapprouve leur acharnement à vouloir vous museler. Même
tardivement, même sous le soupçon d’opportunisme, vous avez le droit de vous
exprimer politiquement et moi celui d’examiner, comme je vais le faire maintenant,
certaines de vos propositions et quelques thèmes qui leur sont liés.
1. La lutte contre la corruption
Dans
un article publié (mars-avril 2006) au début de l’opération épervier et intitulé :
« lutte contre la corruption au Cameroun, l’ultime soubresaut d’un
insipide crépuscule » j’avais tenté de mettre en évidence outre les
responsables à l’origine de cette esbroufe, les raisons structurelles de la
corruption au Cameroun. J’y signalais les pressions internationales et la
volonté du Chef de l’Etat d’en tirer profit pour régler des comptes politiques,
sans assurance de mettre fin au phénomène ni de recouvrer les éventuelles
sommes distraites. Je démontrais, sans crainte de démenti, que la découverte et
l’exploitation du pétrole avaient conduit à une nouvelle forme de corruption
que je proposais alors de désigner, entre autres, par le terme « prolicorruption ».
Cette nouvelle criminalité, assise sur la rente pétrolière, conduisait
irrémédiablement les sommets de l’Etat à la négligence d’autres recettes
budgétaires. Par ce fait, décentralisées et
multipliées, les sources de
prévarication s’ouvraient davantage aux fonctionnaires et autres acteurs
en périphérie du noyau central du pouvoir. Au-delà, et peut-être par-dessus
tout, j’attirais l’attention du lecteur sur la principale cause de la corruption au Cameroun, à savoir la subversion
originelle du rôle de l’Etat, depuis sa mise en place à l’occasion de l’indépendance
néocoloniale. Bien que les événements intervenus depuis 2006 aient confirmé mes
intuitions et analyses, permettez-moi de revenir brièvement sur ce point nodal
que constitue la nature corruptive de l’Etat néocolonial.
Le
conflit qui en France oppose le général de Gaulle à Pétain dans les années 1940
se veut, au-delà des visions simplificatrices, affrontement de deux formes de « nationalisme ».
De Gaulle considère que le pouvoir en collaborant avec l’Allemagne nazie est
devenu illégitime. Il se fixe une priorité : débarrasser la France de
l’envahisseur étranger afin de permettre aux Français de gérer souverainement
leurs différences. Au contraire, Pétain en partie légitimé par son rôle pendant
la première guerre dite mondiale, choisit d’ajourner le conflit qui oppose son
pays à l’Allemagne nazie, au profit d’une réorganisation interne de la société
française. Au nom d’une certaine morale et de conceptions réactionnaires de la
famille ou de la patrie, armé d’un anticommunisme hystérique et de la volonté
d’éradiquer la franc-maçonnerie, il entreprend en quelque sorte de purifier sa
société sous la tutelle allemande. Faut-il rappeler que le peuple français est
alors invité, au nom de la paix, à une délation systématique, sur la base de
laquelle des millions d’hommes, nègres, juifs, tziganes, homosexuels,
communistes seront déportés et massacrés dans les camps de la mort. On est en
présence de deux logiques. Celle de Pétain conduit au Franquisme, celle du
Général de Gaulle ouvre pour la France des possibilités démocratiques.
Le
conflit entre ces deux dirigeants Français ressemble par certains aspects à
celui qui oppose les upécistes aux Mbida
et autres Ahidjo. Ruben Um Nyobe, au prix de sa vie, refuse de signer des
accords avec la France avant l’indépendance, Ahidjo accepte de le faire et
entreprend, avec l’aide des colonisateurs, « la purification » de la
société camerounaise. A lui et à ses partisans, à Paul Biya son successeur et à
ses séides, c’est-à-dire aussi à l’UC, l’UNC, le RDPC, sont imputables la
plupart des crimes de sang et des crimes économiques qui jalonnent notre
histoire depuis les années 1958, perpétrés en complicité avec leurs tuteurs
étrangers. Il leur a fallu pour cela tourner le dos aux revendications des
populations pour un mieux vivre, proscrire tout regard de ces populations sur
les affaires du pays, défendre une morale antisociale, promouvoir la médiocrité, livrer enfin notre économie à
la prédation étrangère et à toutes sortes de voyous camerounais. L’Etat qu’ils
ont construit, contrairement à leurs prétentions, n’est qu’une caricature du
modèle gaulliste. Il en a souvent adopté les pétitions de principes pour
masquer son apparentement à une forme de pétainisme tropical. Incapable de
servir le pays par son choix de
privilégier le profit international, il ne pouvait qu’évoluer dans une
corruption croissante, ses méthodes dictatoriales finissant de brider l’initiative et l’esprit critiques,
seuls capables de conduire à l’excellence, c’est-à-dire au développent.
Monsieur
le Ministre,
Vous
avez dénoncé quelques comparses du régime Biya. Curieusement, vous êtes resté quasiment
muet sur le chapitre pétrole. Compte tenu de ce qui a été dit plus haut (« prolicorruption »), et de ce que, de longues années durant vous
avez été auprès de la société nationale d’hydrocarbures la voix et l’œil de
Paul Biya, il vous faudra bien plus que d’abstraites mises en causes de sa
personne pour convaincre les Camerounais de votre probité. A défaut, l’histoire
choisira entre receleur et convoyeur de fonds le statut sous lequel elle vous
inscrira parmi les complices de la plus grande distraction de fonds publics au
Cameroun.
J’ai dit plus haut en quoi l’Etat
néocolonial était corrompu par essence. Ayant
tôt compris que l’évolution d’une société était inscrite dans ses conflits, j’ai adhéré à l’UPC. Vous avez choisi le RDPC comme
prolongement naturel d’une probable adhésion à l’UNC. Ce ne pouvait pas être
par ignorance de la fracture fondamentale de notre pays décrite plus haut. Au
contraire. En vous rangeant, dès le début de votre carrière, parmi les rentiers
de l’affaissement du Cameroun, loin de vouloir changer les choses de l’intérieur, vous apportiez
votre soutien à un régime politique voué à l’échec. C’est si vrai que, Ministre
de l’administration territoriale après votre passage au Secrétariat Général de
la Présidence, vous avez incarné sans état d’âme la politique de votre mentor Paul Biya ;
organisant systématiquement la tricherie électorale, dressant constamment par toutes sortes de
subterfuges illégaux des obstacles au fonctionnement des partis. Avec le refus
de reconnaître la pleine légalité de l’UPC entre autres, au total votre action
aura contribué à retarder l’avènement de la
démocratie au Cameroun, c’est-à-dire à renforcer le caractère pervers de
l’Etat, en définitive sa corruption
essentielle.
2. De la paix comme d’un inquiétant et soporifique sortilège.
De
1955 à 1971 les troupes Françaises d’abord puis celles d’Ahidjo ont mené contre
le nationalisme Camerounais principalement représenté par l’Union des Populations
du Cameroun (UPC) une guerre barbare. Au minimum 80 000 personnes ont été
massacrées. Des patriotes parmi les plus brillants y ont laissé la vie : en
1958 Ruben Um Nyobe le père de l’Indépendance, en 1960 Roland Félix Moumié
l’intrépide Président de l’UPC, en 1966 Castor Ossendé Afana l’intellectuel
révolutionnaire. Quant à Ernest Ouandié le Président du Comité Révolutionnaire
de l’UPC, Ahidjo le fit fusiller le 15 janvier 1971, après plus de six mois de
torture à la BMM et au terme d’un procès cynique interdit à ses avocats. On aurait pu penser que les
exécutions publiques, les expositions de têtes coupées s’arrêteraient là. Bien
au contraire, les arrestations de centaines d’upécistes en 1976 suivies de
tortures et de nombreuses années de détention sans jugement, les assassinats
commis pendant les « villes mortes » (1991-1992), les massacres de
plus d’une centaine de jeunes en février 2008 ont continué de témoigner que les
régimes Ahidjo et Biya ont mené contre le peuple Camerounais une répression
constante. Une description exhaustive
des actes de cette répression mériterait une encyclopédie du crime. Encore aujourd’hui d’innocents compatriotes
comme Eric Kingue ou Enoh Meyonmesse croupissent en prison, victimes de lettres
de cachets. En guise de justification, le pouvoir néocolonial a prétendu agir
pour l’unité nationale et la paix. Mis en défaut par le tribalisme et
l’intolérance politique, son discours sur l’unité nationale s’est avéré mystification idéologique, son acception
d’une paix mille fois célébrée se réduisant à l’insignifiante évocation des
périodes sans guerre. Or toute paix durable suppose un pacte républicain. C’est-à-dire :
- Une absence de guerre et un niveau de violence le plus bas possible ;
- Un consensus large pour que les inévitables conflits sociaux ne soient pas résolus par la violence ou par des moyens militaires mais par la négociation;
- Une défense ombrageuse de la souveraineté du pays ;
- Une juste répartition des revenus du travail et des richesses produites par le pays ;
- L’élaboration de projets d’intérêt national dans une perspective de développement à long terme qui intègre prioritairement des besoins de la population;
- Un développement harmonieux et équilibré des diverses régions du pays ;
- Une intégration politique et sociale audacieuse des minorités ;
- Une lutte pour l’égalité hommes-femmes, avec des preuves irréfragables, institutionnelles, statistiques ;
- L’établissement de règles de vie commune, autrement dit l’adoption démocratique d’une constitution, respectueuse des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Sur tous ces points, un incommensurable fossé
s’est creusé entre le RDPC, votre parti, et l’immense majorité des Camerounais dont 60%
vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Dans un incontestable accès de lucidité, vous parlez d’« Echec cuisant de la
politique actuelle » brocardant un chef d’Etat dont vous fûtes jusqu’à une
période récente l’une des chevilles ouvrières les plus actives et des plus
fidèles. Curieusement, en sollicitant les Camerounais à contraindre Paul Biya à
des réformes qu’à tort vous qualifiez de consensuelles, vous anéantissez vos
soupçons d’efforts pour vous démarquer de lui. Avec un taux de participation
jamais atteint dans l’histoire de notre pays, moins de 66%, Elecam (Elections
Cameroun) que vous avez soutenu lors de la dernière présidentielle a été rejeté
par la population. Cette structure partiale et aucunement indépendante,
confisquée par votre parti politique, le RDPC, et par une administration
hostile au suffrage universel, véritable brocante politique, ne pouvait pas
être consensuelle.
Vous réclamez la mise en place d’un Sénat. Or
votre Constitution « consensuelle » (Chapitre II, Art 20, distingue
deux types de sénateurs). Les uns (70%) élus au suffrage universel indirect
seraient dans une écrasante majorité des membres du RDPC, lequel contrôle par
la fraude la quasi-totalité du corps électoral (élus municipaux et autres). Et
comme si cela ne suffisait pas, les 30% en complément seraient désignés par le
Chef de l’Etat. Seuls des naïfs pourraient considérer que cette dernière
disposition vise à corriger une injustice prévisible. En effet, depuis qu’il
est au pouvoir, Paul Biya n’a jamais consenti à désigner des structures
pluralistes et indépendantes. Sous sa férule ou sous celle d’un autre de ses
anciens affidés, un Sénat désigné conformément aux dispositions
constitutionnelles actuelles ne serait qu’une chambre de récompense pour
corrompus et faillis du RDPC. En
septembre dernier, le parlement Sénégalais a dissout le Sénat où s’étaient
agglutinés le banc et l’arrière banc des obligés de l’ancien président.
Quant au Conseil Constitutionnel que vous
réclamez également, quelles garanties d’indépendance pourrait-il offrir dans le
contexte d’une démocratie piégée et sous tutelle de l’exécutif ? A voir
comment fonctionne la Cour Suprême, il faut s’attendre à ce qu’un tel conseil,
désigné par trois membres du RDPC, juché
au-dessus d’une assemblée RDPC et pour cela doublement suspecte d’impartialité
originelle, se réduise en fin de compte à
un anachronisme juridique. Non, Monsieur le Ministre, le Cameroun réclame autre
chose et mérite mieux.
3.
Pour La première République démocratique au
Cameroun.
Les upécistes et les patriotes désignent par
néocolonialisme le système de gouvernement actuel au Cameroun. Il doit son
illégitime existence à de puissances étrangères auxquelles des compatriotes mus
par l’appât du gain ont fourni leur concours, au détriment des intérêts
nationaux et des besoins populaires. Ce système dont la force militaire, le
mensonge systématique et la fraude constituent les fondements de gouvernance,
claudique constamment. Avec le temps, il approfondit sa triple crise politique,
économique et morale. Aussi, ses responsables sont-ils constamment contraints
de s’affronter dans une volonté individuelle de se disculper.
C’est Ahidjo qui emprisonne son prédécesseur
André Marie Mbida. De nombreux partisans de ce dernier, membres du Parti Démocrate,
rejoindront les upécistes dans des prisons insalubres. Pour un moindre prétexte
Ahidjo les condamnera à vingt ans ou plus, quand ce ne sera pas tout simplement
à une mort discrètement infligée dans un
des ses nombreux centres de torture.
C’est Paul Biya qui condamne à mort par contumace
et à l’exil son « illustre » prédécesseur Ahidjo, avant d’ordonner qu’on fusille un nombre
inconnu de ses partisans, après des procès sommaires et non transparents.
C’est aujourd’hui, un nombre croissant d’anciens
partisans de Biya, croupissant pour certains dans des prisons, qui ne rêvent
que de se venger à la première occasion. Les conflits actuels ou latents entre
dirigeants du RDPC, aiguisés par une incapacité commune à gouverner et par une
crise économique persistante, menacent de guerre les prochaines années
d’incertitude. Si le peuple camerounais, exsangue, comme inhibé par de
terribles années de répression barbare, laissait faire, il s’ensuivrait de
longues années de régression accentuée.
Monsieur Le Ministre,
Votre système politique est à bout de souffle.
Les camerounais appellent à la
formulation de la première république démocratique de leur histoire. On se
tromperait à penser qu’une telle république maintiendrait les pouvoirs
exorbitants du Président de la république, promouvrait le tribalisme et la
combine, avaliserait l’actuel statut des femmes, continuerait de contraindre à
l’exil une jeunesse avide d’étudier et de servir, méconnaîtrait les droits de
la diaspora. Vous, militants des premières loges du RDPC, qui clamez souvent
sans convaincre une honorabilité intacte, gagnerez aussi à une véritable
démocratisation du pays. Votre tort c’est de croire que l’un des vôtres
pourrait rééditer le coup de « rigueur et moralisation ». Le
changement au Cameroun destiné aux secteurs économique, politique et institutionnel, devra
également se traduire par un renouvellement et un rajeunissement du personnel
politique. Dans cet esprit, votre prétention à le conduire est irrecevable en
l’état. Je vous suggère pour engager un véritable dialogue avec le Cameroun
démocratique de déclarer vos biens, en conformité avec l’article 66 de la Constitution,
article bien sibyllin dans la mesure où il ne prévoit même pas de sanction en
cas de fausses déclarations ; Je vous suggère d’expliquer la gestion des
revenus pétroliers pendant votre passage au Secrétariat de la Présidence de la
République ; Je vous suggère d’expliquer votre rôle dans l’organisation
des élections sous votre autorité. Ces choses faites, alors et alors seulement
les Camerounais seront attentifs dans l’examen de votre projet de société,
lequel jusqu’ici s’est limité à quelques suggestions sans portée, à la marge de
celui rejeté du RDPC.
Impatients à la tâche mais historiquement
patients, les upécistes, comme tous les patriotes véritables du Cameroun, sauront gré à tout compatriote de toutes les
audaces qui conduiraient au renversement du RDPC. A condition qu’en toute
circonstance prévalent la vérité et le souci d’un mieux vivre ensemble. Car
être libre c’est aussi ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’il
vous fasse.
Tout emprisonnent est un échec de la société. Des milliers de Camerounais souvent innocents
et majoritairement sans ressources croupissent actuellement dans les geôles du
pouvoir. Avec leurs frères pauvres, dans une précarité extrême mais qu’on dit
libres, ils sont le premier souci des upécistes et des patriotes à qui il tarde
qu’un véritable changement survienne. C’est le sens de leur combat pour l’unité
de toutes les forces progressistes du pays. Aujourd’hui banni par le système RDPC-Biya,
Citoyen Marafa votre choix doit être clair. Soit, enlacé dans vos complicités
anciennes, vous continuer à négocier des peccadilles afin d’en perpétuer les
aspects les plus rédhibitoires, soit vous rejoignez sans fioritures le camp du
changement. Dans ce cas votre impatience de renverser le régime rencontrera
celle des patriotes qui n’ont jamais fait de l’espoir béat en des élections
truquées la priorité de leur action
politique.
Recevez l’expression de mon upéciste compassion.
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