Nov 21, 2011

Les deux abatteurs et le baobab - Parabole politique

Par Ghonda Nounga

Deux hommes ont à abattre le plus gros baobab du village. Pourquoi faire ? La parabole ne nous le dit pas.

Les deux hommes ne disposent chacun que d’un petit couteau, empruntés tous les deux à des enfants qui pelaient de belles papayes bien juteuses non loin de l’arbre.

L’un des deux hommes, au vu de l’ampleur de l’œuvre à accomplir, rend à l’enfant son couteau, puis s’assied sur une souche où il donne l’impression de se perdre dans ses pensées.

L’autre, saisi comme de frénésie, empoigne prestement son couperet, pousse un puissant cri de guerre qui fait frémir les roseaux alentour, et se met à la tâche, traitant le premier homme de paresseux, de peureux et même de complice du baobab à l’infâmante réputation.

Nov 15, 2011

La nécessaire clarification

Par Abanda Kpama
Président National du MANIDEM

L’Histoire se répète. Le tir groupé des partisans du régime néocolonial, des intellectuels petit-bourgeois et curieusement, de certains partis politiques autoproclamés progressistes et dont l’activité aujourd’hui se réduit à l’invective et à la sortie de communiqués dans les journaux, ce qui cache mal leur inertie et leur immobilisme, ce tir groupé contre les partis politiques ayant participé à la dernière élection présidentielle, ressemble fort étrangement à la situation qui a prévalu après les assassinats de Um Nyobe en 1958 et de Ouandié en 1971.

Nov 3, 2011

De la dialectique comme outil d’analyse et de lutte politiques

Par Ghonda Nounga
(Exposé fait devant le Bureau politique du Manidem le 29 octobre 2011)

I. INTRODUCTION

Il y a deux manières de voir le monde, ce qui signifie également qu’il y a deux manières d'appréhender «la» politique (comprise comme «l’ensemble des options prises par les gouvernants d'un pays dans les divers domaines de leur autorité, et comprise également comme la manière de gouverner» – démocratie, dictature, etc.) et «le» politique («ce qui relève de l'exercice du pouvoir dans l'État, ou ce qui est théorie générale de cet exercice»).

La première manière de voir le monde est dite «métaphysique». Elle fige et pétrifie la nature et ses réalités. Ses productions peuvent être assimilées à une série de simples photographies à deux dimensions étalées sur la longue table de l’éternité, sans véritable lien entre elles.

La deuxième méthode d’appréhension du monde et de ses réalités est la méthode «dialectique», que nous examinerons plus en détail, et dont les productions peuvent être comparées à un long film infini permettant de voir le monde dans son mouvement.

Oct 21, 2011

Contrôle des médias : Le Renouveau couvre la presse de billets de banque pour acheter la paix

par Christophe Bobiokono
[http://christophe.bobiokono.over-blog.com]

Alors que les candidats à la Présidentielle peinaient à obtenir le financement légal de la campagne électorale, la Présidence de la République et le ministère de la Communication distribuaient des enveloppes à des publications bien ciblées. Dans une opacité digne de la mafia.
C'est une information qui circule de bouche à oreille dans le petit milieu de la presse camerounaise. Pour la présidentielle du 9 octobre 2011, le régime en place a offert des soutiens financiers à une partie des médias nationaux. La présidence de la République, à travers le cabinet civil, et le ministère de la Communication ont distribué, chacun séparément, des enveloppes à quelques promoteurs de journaux sélectionnés sur la base de critères restés secrets. L'opération n'a pas fait l'objet d'annonce dans la presse, ni d'aucun article de journaliste. Elle n'a pas nécessité la mise en place d'une commission, comme c'est souvent le cas avec l'aide publique à la presse. Tout s'est passé en espèces sonnantes et trébuchantes.

Oct 19, 2011

Mon billet pour Achille Mbembe

par Ghonda Nounga

Achille,

Tu as écrit beaucoup de choses sur la lutte du Peuple kamerunais, certaines très enlevées, et d’autres franchement calamiteuses. Cette inconstance dans ton jugement tient d'une chose essentielle, l’absence de lien entre tes idées et la pratique historique de tes compatriotes.

Oct 18, 2011

Lettre ouverte aux petits criticailleurs crypto-rdépécistes

par Ghonda Nounga

Je lis beaucoup de verbiage sur divers fora kamerunais, de la part de personnes qui, bien à l’abri derrière leurs écrans en matière plastique, prennent les militants et dirigeants de l’opposition pour des connards, des arriérés mentaux, des analphabètes de la chose politique, etc., eux-mêmes étant, bien entendu, de grands génies. Si l’on est si génial dans la chose politique, pourquoi laisser son peuple continuer à souffrir en se contentant de ricaner et d’admonester derrière un clavier d’ordinateur ?

Oct 16, 2011

La Citadelle des Enflures

par Lionel Manga

Le climat politique postélectoral au Cameroun est dorénavant au centre de toutes les attentions et pour les observateurs patentés de l'Afrique subsaharienne, notre pays ne serait pas différent today d'une bombe à retardement, certains ayant même probablement déclenché déjà le chronomètre du compte à rebours vers une hypothétique déflagration, tandis que d'autres touchent du bois ou se signent d'abondance, quand ils n'allument pas des cierges, pour que rien de tel ne se produise au voisinage nord de la latitude zéro.

Sep 26, 2011

Une carte pour comprendre...

... le bien-fondé de la revendication de Mahmoud Abbas, à l’ONU, pour un Etat palestinien, et la duplicité criminelle d’Israël et de ses alliés occidentaux, les Etats-Unis en tête.

Aug 30, 2011

1890 - 2011: L'Eglise catholique au Cameroun - Histoire d'une interminable homélie pour la paix des forts*

par Alain Blaise Ngono

Il y a quelques semaines, la presse se faisait l'écho d'une Lettre pastorale des évêques du Cameroun à l'occasion de l'élection présidentielle de 2011. Dans cette position officielle de l'église, celle-ci a fait un certain nombre de recommandations aux différentes strates sociopolitiques camerounaises (autorités, hommes politiques, fidèles, médias, citoyens, etc.).

Aug 10, 2011

Téléchargez le No. 003 de votre revue

Le No. 003 de la revue Alternative révolutionnaire No. 003 est maintenant disponible sur ce blog. Toutes nos excuses pour le retard.

Vos commentaires, critiques et suggestions sont attendues dans la section « Comments » au bas de cette page.

Sentiments patriotiques

Faustin Cabral Bekolo

Alternance : Le Manidem propose une transition de trois ans

Ive Tsopgue

http://www.camnews24.net

Le programme politique, économique, culturel et social du Manidem propose une période de transition politique qui devra permettra à notre pays de se doter d’institutions fiables avant l’organisation d’élections crédibles. « Pour marquer notre attachement à la voie démocratique de prise de pouvoir, nous avons désigné notre candidat à l’élection présidentielle, le camarade Ekane, annoncé que nous participerons aux élections législatives et municipales et avons invité les Camerounais à s’inscrire en masse sur les listes électorales.

Jul 19, 2011

Parution du No. 003 de la revue “Alternative révolutionnaire”

Le No. 003 d'Alternative révolutionnaire vient d'être expédié à nos abonnés et sera bientôt disponible sur ce blog.

Au sommaire, un grand dossier :

Kamerun, Etat fascisant et nécessité d'un gouvernement de transition démocratique

Avec les rubriques et articles ci-après :

EDITORIAL
Etat fascisant et nécessaire transition démocratique : des réalités incontournables

L'ETAT FASCISANT
- Sur la fascisation : éléments de la problématique socio-historique actuelle
- Le sabre contre l'esprit ou pourquoi le pouvoir d'Etat persécute certains intellectuels

ETAT FASCISANT, SITUATION NATIONALE ET PARTIS POLITIQUES
- Situation nationale, élections et perspectives politiques dans le Cameroun de M. Biya
- RDPC, le monstre en bout de course
- Le SDF et le changement : mission impossible

PERSPECTIVES POUR LE CHANGEMENT
- Nécessité, fondements et nature d'un gouvernement de transition démocratique
- Légalité constitutionnelle et légitimité d'un gouvernement de transition démocratique après M. Paul Biya

LITTÉRATURE
- Ada Bessomo, poète de la colère et de la dénonciation

Jul 10, 2011

Bourgeoisie, classe décadente, non montante

Guillaume-Henri Ngnépi

[Extrait de : Eléments de la problématique socio historique actuelle : contre la fascisation, dont vous trouverez d'autres extraits dans le No.003 de la Revue Alternative révolutionnaire.]

L'idée d'une bourgeoisie tropicale, non seulement faible face au capital colonial, néocolonial et international, mais aussi et surtout inutile et nocive au regard des tâches impérieuses de la libération et de la souveraineté des peuples dominés, date, dans le Tiers Monde, de penseurs révolutionnaires tel Frantz Fanon. Cette idée, chez cet auteur, relève d'un constat effectué, à dire vrai, dès avant 1960, peu auparavant. Qu'en est-il de la bourgeoisie africaine ou des bourgeoisies nationales africaines cinquante ans, et un peu davantage après les analyses de Frantz Fanon ?

Jun 28, 2011

Le RDPC et son nationalisme honteux

Par Magnus Biaga

[Editorial du journal Emergence n° 054 du lundi 27 juin 2011]

Gesticuler aujourd’hui en se réfugiant dans un discours nationaliste est tout simplement honteux. Si Laurent Gbagbo en a usé avec un certain succès pendant plusieurs années ; le RDPC et ses principaux responsables sont extrêmement mal inspirés d’y recourir. Parce que précisément si la France est très mal aimée au Cameroun, c’est parce qu’une frange importante de Camerounais lui reproche d’avoir soutenu activement les deux régimes qui se sont succédé au pouvoir.

Jun 22, 2011

Après le déluge

Par Stéphane Akoa

La
diversité est un facteur essentiel, à la fois pour l'ouverture d'une société aux approches, aux créativités, qui font le monde autour de nous et aussi, également, nécessairement, notre monde, notre communauté nationale, retenue dans les limites d'un espace, ce cher-pays-berceau-de-nos-ancêtres-et-de-Manu-Dibango… La diversité, car elle dit notre héritage multiculturel, est un principe de réalité.

May 25, 2011

Mains vides (poème)

Par E. J. Atangana (30 mai 1955)

Ce poème, publié en 1955 dans un journal à Yaoundé, évoque la répression qui s’abattait déjà sur les populations kamerunaises réclamant l’indépendance de leur pays, bien avant l’interdiction de l’UPC le 13 juillet 1955. Il y a là comme un avant-goût macabre des horreurs sans nom que subiront les Kamerunais à partir de ce mois de juillet 1955 quand Paris donnera une caution officielle à la barbarie.

« ... Mais hélas !
En réponse à la supplique
De ces hommes
Qui, sans armes ni bâtons,
Ni bouteilles, ni machettes,
Mains vides chantaient l’hymne national,
C’est la mitraille qui crépita,
Semant la mort et laissant le vide,
Dans les rangs, dans les familles,
Dans les villes et dans le pays.
Sans armes ni bâtons, ils étaient mains vides,
Mains vides,
Toujours mains vides,
Lâchement assassinés,
Ils moururent les uns après les autres,
Par dizaines et par centaines,
Ils moururent nombreux,
Sans armes ni bâtons,
Ni bouteilles, ni machettes,
Ils étaient mains vides,
Mains vides, ils furent abattus
Mains vides, ils sont morts... »

May 19, 2011

Le Kamerun à la croisée des chemins

Par Jean-Emmanuel Mpouma

Le Kamerun se trouve aujourd’hui dans une situation que nous pouvons qualifier de pré-révolutionnaire. En effet, les contradictions internes du système semblent avoir atteint un niveau de développement tel qu’il devient de plus en plus évident pour tout observateur quelque peu sérieux, qu’il ne sera bientôt plus possible ni aux forces conservatrices de Monsieur Biya de gouverner le pays comme auparavant, ni aux masses populaires de continuer à accepter d’être dominées de cette manière.

May 14, 2011

Qu’est-ce qu’un intellectuel ?

Par Guillaume-Henri Ngnépi

Extrait de : Osendé Afana, intellectuel révolutionnaire, Alternative révolutionnaire, No. 002 - Janvier - Février 2011

Le mot d’intellectuel renvoie à une triple relation. C’est d’abord un rapport au travail, une certaine insertion socioprofessionnelle du fait de laquelle il est fait appel bien moins aux mains qu’à la tête. Volontiers, en effet, on voit sans peine un intellectuel dans un enseignant, un écrivain, un médecin, un avocat, un ingénieur, un administrateur. Et moins aisément dans un ouvrier ou un paysan. Cela dit sans préjuger du bien-fondé de ce réflexe courant.

May 3, 2011

Kamerun : l’Etat fascisant

Par Ghonda Nounga

La répression exagérément brutale des émeutes de février 2008, qui indiquaient clairement le rejet du régime de M. Biya par les populations kamerunaises, a montré au grand jour la nature essentiellement violente d’un Etat qui, depuis la fin des années de braises (1990-1994), affichait un visage faussement débonnaire. Nous en étions, jusqu’en ce fameux mois de février 2008, à une dictature “molle” (ou “conviviale”, selon le mot d’Anicet Ekane). Et nous en sommes à nouveau, comme aux temps d’Ahidjo, à des formes plus rigoureuses de violence physique, et de harcèlement idéologique et psychologique.

Apr 27, 2011

A propos de la marche paysanne du 13 mai 2011 à Yaoundé


Par Théophile Nono


Pour la troisième fois en l’espace de cinq ans, l’ACDIC appelle à une manifestation centrée sur les problèmes saillants de l’agriculture camerounaise. Compte tenu du contexte bizarroïde de ce pays, caractérisé par l’extrême faiblesse (léthargie légendaire des camerounais?) des luttes ou mouvements revendicatifs, qu’ils soient simplement citoyens, syndicaux ou même politiques, c’est quelque chose qu’il faut saluer et encourager. Combien de structures associatives s’engagent, en effet, dans une telle démarche protestataire, revendicative ou dénonciatrice ?