Mariane-Simon Ekane |
Membre du Comité National de coordination (CNC)
du Manidem
Le courant
ne charrie que les épaves ... Le 15 janvier 1971, Ahmadou Ahidjo assassine
cyniquement et sauvagement Ernest Ouandié dans sa ville natale de Bafoussam. Le
dernier leader nationaliste kamerunais reçoit des dizaines de balles dans le
corps et une dans la tête par les soldats de l'armée néo-coloniale. Le régime UNC
de l'époque avait fait fermer les établissements scolaires de la ville afin que
les jeunes Kamerunais viennent assister au spectacle de l'exécution de leur
frère. La terreur de l'Etat voulait ainsi dissuader tous ceux qui tenteraient
de suivre l'exemple d'Ernest Ouandié. Quelques mois auparavant, à la suite d'un
simulacre de procès, il avait été condamné à mort par le tribunal militaire de
Yaoundé. La même sanction fut infligée à Monseigneur Ndongmo (gracié par la
suite par Ahidjo) et au sécretaire particulier de Ouandié, Mathieu Djassep, dont
la peine fut commuée en prison à vie et qui passa 15 ans en prison. Mathieu
Djassep est toujours vivant aujourd’hui, et vit dans un dénuement total.